she expected the world ❀ charlie

III. the height of her heals.

Elle était tranquillement dans un coin, un livre posé sur ses genoux. Les autres enfants jouaient avec des objets en plastique, essayant d'associer des couleurs, ou des formes. Elle avait dépassé ça. L'école primaire était plus une garderie pour elle qu'autre chose, car tout ce qu'elle y faisait semblait tellement facile. Elle l'avait déjà fait chez elle, ou alors elle avait compris le principe beaucoup trop vite pour que cela soit intéressant. Personne d'autre dans sa classe ne pouvait lire, alors, elle se mettait dans un coin et restait seule. Sa maîtresse ne s'était même pas aperçu de ses capacités, ce qui ne faisait qu'ajouter du désespoir à une fille aussi jeune. « Tu fais quoi ? » Elle releva la tête, pour croiser le regard d'un garçon qui était dans sa classe. Lui avait des amis. Et toutes les petites filles le prenaient pour leur amoureux. « Je lis. » Ses yeux s'agrandirent et il vint tout de suite s'asseoir à côté d'elle. « Tu veux dire que tu ne fais pas que regarder les images ? » Elle acquiesça, se demandant pourquoi ce petit garçon avait l'air aussi impressionné par elle. Personne ne l'aimait. On ne lui demandait jamais de jouer. Et lui s'était approché comme ça, sans même avoir peur. Elle avait pourtant une apparence qui pouvait repousser, avec ses cheveux ébouriffés et ses habits dépareillés. Sa mère était trop occupée pour prendre tout ça en charge le matin, alors, Charlie avait appris à se débrouiller toute seule. Elle avait inventé des excuses pour que la maîtresse ne s'inquiète pas, et apparemment, elle avait tout gobé.  « Tu es fantastique » lui dit-il.

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Elle courait, sans prêter attention aux gens qui la regardaient d'un œil bizarre. Charlie savait exactement où elle allait, et ce n'est que dix minutes de course après qu'elle arriva à la maison austère de son meilleur ami. Elle s'avança jusqu'à la porte et frappa trois fois. La porte s'ouvrit sur la mère de son ami « Oh, Charlotte, je ne crois pas que ça soit le bon moment .. » Elle ne savait pas quoi répondre. Les larmes menaçaient de couler sur ses joues et elle observait cette figure sans savoir quoi répondre. La porte se claqua devant elle, mais Charlie était têtue et ce n'était pas ça qui allait l'arrêter. Elle fit le tour de la maison et commença à grimper jusqu'à la fenêtre de la chambre de celui qu'elle venait voir, comme elle l'avait déjà fait auparavant. Ses parents étaient trop stricts et ne la laissaient jamais rentrer normalement, sauf lors de dîners formels. Elle frappa à la vitre et bien vite, il vint lui ouvrir. « Qu'est-ce qu'il y a ? » Il avait tout de suite repéré que quelque chose n'allait pas. Sans rien dire, elle vint se coller contre lui pour l'enlacer. Et alors, elle laissa les larmes couler, tâchant le t-shirt de son ami, son seul ami. « Mes parents se sont encore disputés, je .. » Elle ne put réprimer quelques sanglots qui l'étouffèrent, et elle sentit les bras forts du jeune adolescent passer autour de son corps. « Je crois qu'ils vont divorcer. C'est sûr, ils vont divorcer. » Elle sentit sa main caresser son dos, et elle se laissa aller dans ses bras, à verser toutes les larmes que son corps pouvait contenir. Il restait silencieux, il l'écoutait, juste, la rassurait sans le dire. « Si ils divorcent, je vais devoir déménager, et alors, nous .. » Elle s'arrêta. Ils savaient tous deux ce qui allait arriver. Et Charlie avait raison. Deux semaines plus tard, elle partit de New York pour s'installer à Castlebury avec son père.

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« Allez, c'est pas marrant, arrête ! » Elle le regardait en souriant, alors qu'il faisait plusieurs pas en s'éloignant d'elle. Alors que Charlie prenait tout pour une plaisanterie, lui semblait être pire que sérieux. « Je ne rigole pas .. Pourquoi est-ce que tu ne peux pas le croire ? » Elle fourra les mains dans ses poches, baissant la tête. Tout était plus facile avec un peu d'humour, et elle ne voulait pas entendre ces mots qu'il avait dit sans se rendre compte de ce qu'ils pouvaient provoquer. Personne ne l'aimait. Non, personne. Elle était trop bizarre. Trop différente. Elle l'avait accepté depuis longtemps et qu'il puisse lui dire ça .. Cela lui faisait mal à la tête. « Parce que ! Tu sais très bien qui je suis ! Je suis la fille qui ne s'est jamais faite inviter à un bal ! Celle qui s'est faite renverser la tête la première dans des poubelles parce qu'elle était venue avec sa figurine harry potter à l'école ! Celle qu'on traite de geek parce qu'elle passe son temps sur son ordinateur .. » Il se retourna vers elle et s'approcha, prenant ses mains dans les siennes, la regardant dans les yeux. Elle ne pouvait soutenir son regard, sentant les larmes s'approcher dangereusement. « Et c'est pour ça que je t'apprécie, que je t' .. » « Non ! Ne le dis pas, je t'en supplie. » Elle ferma les yeux, comme si cela suffisait à faire disparaître toute cette situation. Et comme à chaque fois, elle trouvait un coin de son cerveau où elle se sentait bien et s'enferma à l'intérieur. Elle n'entendait rien, ne sentait rien. Elle était dans une barque en direction de Hogwarts. Elle voyait le château éclairé de cent lumières, et .. « Charlie » dit-il d'une voix forte, en la secouant par les épaules. Elle fut brusquement ramenée à la réalité et cligna plusieurs fois des  yeux, se demandant ce qu'il se passait. Et puis, tout lui revint à la figure. « Je ne peux pas. » Il semblait agacé par son comportement. Il l'était. Elle agissait comme une gamine qui n'avait jamais connu l'amour, ce qui était exactement ce qu'elle était. « Tu sais quoi ? Appelle moi quand tu seras prête à te comporter comme une adulte. J'attends une semaine. Et après, n'essaie plus de me contacter. » Elle le laissa partir. Les larmes vinrent enfin trouver ses joues, et elle fit du mieux qu'elle peut pour ne pas s'effondrer sur ses deux genoux.